Grand Temple - Abou Simbel - Le Temple Egyptien

Grand Temple d'Abou Simbel

La Façade

Le ‘Grand Temple’ est la première chose que l’on voit lorsque que l’on pause le pied à Abou Simbel. La façade, entièrement creusée dans la roche, est pourvue de quatre colosses dont la taille dépasse les vingt mètres, et qui sont figurés assis, portant le némès et la couronne de Haute et Basse Egypte. L’ensemble se détache d’un fond en forme de trapèze qui n’est pas sans rappeler la silhouette d’un pylône de temple classique. Entre les deux groupes de deux colosses se trouve l’entrée, au dessus de laquelle est figuré le dieu Rê, de face, auquel font offrande deux Ramsès II figurés de profil. Plus haut encore, la frise de babouins adorant le soleil supplante la corniche à gorge égyptienne.

La façade du temple (photo de l'auteur).

L’ensemble de la façade fut creusé au dessus d’une sorte de terrasse à laquelle on accède par un escalier précédé de deux stèles qui se font face : elles font état d’offrandes royales à divers dieux, Amon-Rê, Rê-Horakhty, Ptah, Thot et Ouret-Hekaou. La balustrade de la terrasse est ponctuée par des statues du Roi et d’Horus, figuré en faucon. A l’extrémité gauche du parvis, obstruée par les fragments d’un des colosses écroulé, une stèle gravée dans le grès célèbre le mariage de Ramsès II avec une princesse Hittite en l’an 34 du règne du souverain. A droite de cette stèle, dans un renfoncement entre le colosse le plus occidental et la façade qui forme une petite cour, deux stèles commémorent Rekhpehtouf, envoyé royal, adorant Amon et la visite effectuée par Ramsès-Siptah. De l’autre côté de cette petite cour fermée par une porte, une frise de prisonniers marque la puissance du souverain sur les populations locales.

A l’extrémité droite de l’esplanade se trouve une cour semblable, plusieurs stèles retracent la venue au site de souverains différents.

Un long texte marque le sommet de la paroi, et énonce trois des cinq noms de la titulature royale de Ramsès II en ces termes :

L’Horus vivant, Taureau puissant aimé de Maât, le roi de Haute et Basse Egypte Ousermaâtrê Sétepenrê, le fils de Rê Meryamon Ramsès, aimé d’Amon-Rê roi des dieux. pour la partie gauche et L’Horus vivant, Taureau puissant aimé de Maât, le roi de Haute et Basse Egypte Ousermaâtrê Sétepenrê, le fils de Rê Meryamon Ramsès, aimé du grand dieu Rê-Horakhty. pour la partie droite.

Le piédestal sur lequel reposent chacun des colosses est orné sur leur façade avant de la titulature de Ramsès II, et sur leurs côtés d’ennemis ligotés, en soumission. Chaque colosse est figuré entouré de membres de la famille royale notamment Nefertari, la Grand Epouse de Ramsès II et d’autres noms non moins célèbres comme Amon-her-Khepshef, Méritamon, etc. Sur les reliefs du siège des deux colosses centraux, deux génies du Nil lient les plantes héraldiques de Haute et Basse Egypte et unissent de ce fait les deux terres d’Egypte dans un rituel nommé « Sema Taouy ». Chacun des quatre colosses est identifié par une inscription sur son épaule : L’aimé d’Amon : Ousermaâtrê Setepenrê

Pour en finir avec la façade, alors que le visiteur s’apprête à pénétrer dans le sanctuaire, il peut admirer le linteau de la porte, où Ramsès court devant Amon et Mout à gauche et Rê et Ouret-Hekaou à droite. Amon déclare alors : Je t’ai donné des millions d’années comme Fils de Rê ‘Meryamon Ramsès’

La première salle hypostyle

Le plafond de la salle est soutenu par quatre piliers osiriaques qui portent sa hauteur à plus de dix mètres. Ceux-ci portent la couronne blanche à gauche (au sud) et le pschent à droite (au nord) et sont identifiés comme étant Ramsès II grâce au cartouche qu’ils portent sur leurs bras et sur la ceinture. Les autres faces de chaque pilier sont recouvertes de scènes d’offrandes du roi envers différentes divinités.

Globalement, la décoration de la salle est d’aspect plutôt militaire et les scènes sont semblables à celles que l’on peut trouver dans la première cour d’un temple de millions d’années classique. Sur le mur de gauche, au registre inférieur sont représentés (respectivement de gauche à droite) l’attaque d’une forteresse syrienne, le roi piétinant un ennemi et le retour triomphal du roi, accompagné d’un lion et de prisonniers de guerre. Au registre supérieur de cette même paroi, le thème est plus cultuel. Trois des cinq scènes sont vraiment intéressantes : Ramsès II faisant la consécration des quatre coffrets Meret à Amon, Rê, Thot et Seshat donnant au souverains des millions d’années en inscrivant son nom sur l’arbre Isched, et Ramsès II faisant offrande à Amon de Napata (reconnaissable au fait que le lieu de culte d’Amon de Napata s’effectuait au pied d’une colline où une formation géologique prenait la forme d’un serpent).

Le lion du roi (photo : Cau Brualla).

Sur le mur nord prennent place les scènes de la très célèbre bataille de Qadesh, haut fait d’arme du règne de Ramsès II. Tout d’abord, en bas à droite du mur, Ramsès II, représenté immense face à ses sujets tient le conseil de guerre alors que dans la partie inférieure, deux guerriers Hittites subissent une bastonnade afin d’obtenir des informations. En bas à gauche du souverain, le char de celui-ci est prêt à partir. Le déplacement de l’armée mène à l’établissement d’un camp représenté au centre du mur, et dans lequel on peut reconnaître de nombreuses actions de la vie militaire. A l’extrême gauche, les renforts arrivent, et l’on peut distinguer l’organisation de l’armée égyptienne. Plus haut, séparé par une frise de chars, sont gravées les étapes plus importantes de la bataille de Qadesh. A gauche, Ramsès II sur son char tient son arc et lance l’offensive contre la forteresse Hittite représentée plus à droite, entourée d’un cours d’eau dans lequel finissent quelques soldats. Ramsès II ayant subi une première déroute, les renforts sont représentés encore plus à droite, tandis que la parade de la victoire, ainsi que la comptabilisation du nombre de soldats ennemis tués (grâce au découpage de leur main) , prennent place à l’extrémité du mur. Une stèle entre les deux derniers piliers à gauche dresse l’éloge des actions du Roi pendant son règne.

Affrontement de chars (photo : Cau Brualla).

En passant la porte, encadrée par deux scènes où Ramsès II fait offrande à deux divinités et… à lui-même divinisé, on accède à une seconde salle hypostyle, aux dimensions plus modestes.

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Statue de Rê creusée dans la montagne (photo de l'auteur).

Détail d'une statue de Nefertari, grand épouse royale, à côté des jambes de son mari (photo de l'auteur).

Pilier osiriaque portant le Pschent dans la Salle hypostyle (photo : Cau Brualla).

Forteresse Syrienne de la Salle Hypostyle (photo : Cau Brualla).

Ramsès II massacrant des ennemis devant Rê Horakhty (photo : Cau Brualla).