Temple de Deir El Medineh


Le petit temple dédié à Hathor à Deir el-Medineh (ou Deir al-Médîna) était destiné aux habitants du petit village de la vallée, spécialisé dans le creusement et la décoration des tombes royales de la Vallée des Rois et la Vallée des Reines.

Construit en même temps que le village, c'est-à-dire au début de la XVIIIème dynastie (début du Nouvel Empire) le temple a été modifié à plusieurs reprises pendant les XIXèmes et XXèmes dynasties avant d’être totalement détruit et reconstruit pendant la période ptolémaïque, précisément sous le règne de Ptolémée IV Philopator. Ses successeurs achevèrent la décoration comme Ptolémée VI Philométor, Ptolémée VIII Evergète II, etc.

Aujourd’hui, le temple ptolémaïque est en de très bonnes conditions et certaines de ses couleurs sont conservées. On distingue encore par endroit le reste des temples précédents (dûs principalement à Aménophis I, Aménophis III, Séthi premier et Ramsès II) sous forme d’arasements.

Mur d’enceinte et porte :

Le temple ptolémaïque se trouve au milieu d’une grande cour entourée d’un mur en briques crues et précédemment occupée par des entrepôts, lieux de cultes secondaires et autres communs aujourd’hui visibles seulement à l’état de ruines ou d’arasements.

Le mur d’enceinte est percé d’une porte monumentale dont les scènes, effectuées sous Ptolémée XII Néos Dionysos, montrent le roi faisant offrande à un grand nombre de divinités de produits divers.

Le Temple :

De modestes dimensions, 9 mètres (soit environ 17 coudées, 2 paumes) de larges pour 22 mètres (soit environ 42 coudées, 2 paumes) de long, l’édifice est composé d’une salle hypostyle à deux colonnes hathoriques, éclairée par quatre petites fenêtres (deux dans le mur nord, et deux dans le mur sud) par laquelle on entre grâce à une porte située dans l’axe du temple.

Cette salle hypostyle n’est séparée du vestibule qui la succède que par deux colonnes composites et deux murs d’entrecolonnement. La porte, logée entre les deux colonnes, ne possède pas de linteau. A gauche, en entrant, un escalier mène du vestibule vers le toit du temple. Ce vestibule est orné de scènes d’offrandes notamment une très belle scène montrant le roi faisant offrande à un taureau Apis sur une barque et sous un dais, sur la Paroi Ouest. Les murs sont également ornés, près de l’escalier, d’une succession de Hâpy tenant dans leurs mains les offrandes et les bienfaits du Nil.

Suivent ensuite trois sanctuaires de dimensions sensiblement égales, bien que le sanctuaire centrale soit légèrement plus large.

La chapelle Centrale est décorée de nombreuses scènes d’offrandes à diverses divinités. Cette chapelle était dédiée à Hathor-Maât. Le plafond, orné d’étoiles à cinq branches, est complété en son centre par une succession de vautours volant vers la porte. L'organisation des scènes sur les parois et le plafond permet de mettre en évidence l'existance d'un mur qui séparait jadis cette salle en deux pièces disctinctes. Il ne reste actuellement aucune trace de ce mur de séparation.

La chapelle Sud, dédiée à Amon-Sokaris-Osiris, contient une scène, rarissime dans un sanctuaire, de la pesée du coeur. Elle suit le même programme décoratif que la chapelle centrale.

La dévoreuse Ammit (Photo : Simone Gonzales).

La chapelle Nord, consacrée à Amon-Rê-Osiris, suit également le programme décoratif de la chapelle centrale.

Dans un renfoncement du mur extérieur Nord du temple, se trouve une scène décorée, vestige d’un temple adossé construit sous Auguste, où le roi fait offrande à Maât, Hathor, Raït Taouy et Tanenet.

Dans le mur sud se trouve également un renfoncement identique, vestige cette fois d’un mammisi datant de Ptolémée IX Sôter II et Cléopatre III. On y voit le roi et la reine faisant offrande à Hathor tenant sur ses genoux Horus l’enfant, mais également à Ptah, Maât et Amon.

Ils en ont parlé...

Thèbes - La gloire d'un grand passé, Jean Capart :

"Il faut aller voir à quelque distance au nord de Medinet Habou le temple de Deir el Medineh, construit il est vrai à, l'époque grecque, mais qui est un véritable chef-d'oeuvre d'architecture égyptienne. Il est tout petit : un minuscule pylône lui donne accès. Comme on n'a pas jugé nécessaire de décharger le linteau de la porte du poids des matériaux, on n'y trouve pas la découpure caractéristique qui détermine les deux tours [ môles ]. Ensuite vient une cour de dimensions exiguës dont le fond est barré par deux piliers et deux colonnes, réunis par des murs d'entre-colonnement. A gauche, sous le portique monte l'escalier qui conduit à la plate forme du temple ; la cage est éclairée par une charmante fenêtre dont les motifs découpés rappellent le sistre de la déesse Hathor. Au fond s'ouvre le sanctuaire flanqué de deux salles.
Au point de vue architectural, tout semble parfait à Deir el Medineh, aussi éprouve-t-on une surprise à constater la vulagrité des bas reliefs et le laisser-aller des hiéroglyphes."


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Plan du temple de Deir el Medineh.
Relief d'Amon, dont les couleurs sont restées. Vestibule, premier registre, paroi Nord. (Photo : Vincent Euverte) Toute l'image >>> (2239 Ko)

Deir el Medineh au début du XXème siècle, photo du vestibule et de la cage d'escalier. Toute l'image >>> (216 Ko)

Divnités féminines ayant conservé leurs couleurs sur une des parois du temple. (Photo : Simone Gonzales)

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