Reposoir de la Barque

Bien des divinités sont représentées naviguant sur leur barque et il s'agit d'une tendance qui se marque au Nouvel Empire. En tant que véritable objet de culte, au centre de tout un rituel de voyage du dieu sur son embarcation, cette barque - mot bien réducteur au regard de l'importance qu'elle devait avoir - se devait de reposer dans une salle appropriée.

La construction d'une telle salle, appelée Reposoir de la Barque, ou bien Sanctuaire de la Barque, devient systématique sous Thoutmosis III1 bien qu'il existe des exemples de ces édifices avant le règne de ce roi. Les dimensions de l'embarcation ainsi que son utilisation, imposent à cette salle de posséder à la fois des portes suffisamment larges et également d'être relativement accessible depuis le sanctuaire divin. Au cours de cérémonies, la statue divine était en effet déplacée depuis le sanctuaire jusqu'à cette pièce pour être placée dans le tabernacle de la barque est ainsi effectuer des voyages à l'extérieur du temple.

Transport de la barque sacrée par des séries de prêtres, Karnak. (Photo de l'auteur)

Placée dans bien des cas entre le sanctuaire et la salle hypostyle, la salle est munie en son centre d'un socle. Sa forme trapézoïdale est parfois surmontée d'une corniche à gorge typique. C'est sur ce socle que devait prendre place l'embarcation divine, dont le poids devait se révéler relativement important si l'on en croit le nombre de prêtres nécessaires à son transport. Si l'on en croit les bas-reliefs, elle était en effet constituée d'une coque de bois rappelant la forme des embarcations traditionnelles du Nil faite de tiges de papyrus. Sur la coque était construit un petit naos richement décoré et souvent représenté protégé par des pièces de tissus. L'ensemble était pourvu de longues perches de bois, qui, placées parallèlement à l'axe, permettaient un transport aisé par des séries de prêtres.

Barque d'Horus reconstituée dans le temple d'Edfou

Dans certains temples de moindre dimension, ou pour des raisons symboliques qui peuvent nous échapper, le reposoir de la barque était parfois un simple espace dans le sanctuaire du temple. Quoi qu'il en soit, l'emplacement de l'embarcation est marqué par une décoration très explicite : on y voit le souverain en train d'encenser le moyen de transport divin. Cette décoration permet d'insister sur l'aspect important de la barque dans le culte égyptien et son imbrication complexe avec celui de la divinité.

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Procession de la barque d’Amon. Hors Série Science et Vie Junior, L’Égypte, Enquête au temps des Pharaons. p.91

Notes

1 Florence Maruéjol, Thoutmosis III et la corégence avec Hatshepsout, Pygmalion, 2007, p. 252