Mutilation du Temple


De nombreux murs des temples on subit des mutilations volontaires et ce durant toutes les époques. Croyances ou rancunes sont à l’origine de ces pratiques détaillées plus bas.

Martelages:

De nombreux martelages ont étés effectués, et ce, dès l’époque "pharaonique". Il faut noter que l’image ou le nom dans l’Egypte ancienne a une grande signification [il faut que son nom soit lu ou prononcé pour que la vie éternelle outre-tombe soit garantie]. Certains personnages tombés en disgrâce ont donc étés martelés entièrement ou simplement au niveau des mains et du visage ainsi que leur nom, effacé. Ces mutilations sont généralisées durant l’époque amarnienne avec le martelage du nom d’Amon (cas rare du martelage du nom d’une divinité) et après avec le martelage du nom d’Akhenaton. Nonobstant ce cas de la période amarnienne, les noms divins et leur image sont très rarement martelés. Ainsi, lorsqu’un nom de personnage contenant celui d’un dieu tombé en disgrâce est martelé, le nom du dieu est épargné (voir les nombreux cas avec Toutankhamon ).

Destructions:

Certains temples, notamment de la période amarnienne, ont subit des destructions totales afin qu’ils ne soient à jamais effacés de la mémoire des hommes. Ainsi, chaque pierre des temples d’Aton (appelées talatates) ont étés déplacées et utilisées comme remplissage intérieur de certains pylônes de Karnak. Ironiquement, c’est cette « destruction » qui a permis aux temples d’Aton de parvenir jusqu’à nous dans, parfois, un très bon état de conservation.

Graffitis:

Les grecs, premiers grands voyageurs au travers des régions, ont laissé leurs noms sur de nombreuses parties de monuments, comme un souvenir éternel de leurs passages sur les lieux. Ces « mutilations » antiques seront reprises plus tard par les voyageurs Européens comme les savants de l’expédition Napoléon par exemple.

Trous de boulins:

Les chrétiens ou musulmans qui occupèrent l’Egypte après l’antiquité réutilisèrent les murs des temples comme des bases de construction pour de nouveaux lieux de culte. On retrouve ainsi sur les parois de certains temples des creux rectangulaires ayant servis à placer des poutres pour soutenir des toits et ainsi créer de nouvelles salles. Il existe un très bon exemple de ces encoches sur les parois du second pylône du temple de Philae.

Signes religieux:

Dans le cadre de la réutilisation des monuments en églises ou mosquées (notamment les salles hypostyles) les chrétiens et musulmans gravèrent sur les parois des croix ou des signes religieux.

Cupules:

Les cupules sont des raies dans les blocs de pierres et sont la résultante du grattage de la pierre pour obtenir de la poudre de pierre. En effet, des centaines d’années plus tard, les temples égyptiens gardent toujours pour les populations locales une valeur sacrée qui pouvait entrer dans la composition de potions magiques. Pour d’autres, le but d’une telle mutilation était de prélever un peu du temple et de le conserver, comme une amulette ou un souvenir.



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Talatates conservées au musée de Louxor.
Corps martelé d'une reine (photo de l'auteur).
Graffiti sur une colonne de l'Akh Menou (photo de l'auteur).
Trous de boulins du temple de Philae (photo de l'auteur).
Croix chrétienne dans le temple de Philae (photo de l'auteur).

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