Médecine


L’utilisation de formules magiques liées aux divinités dans de nombreux remèdes amène à penser que l’organisation théologique jouait un rôle dans le monde de la médecine égyptienne.

Les Sanatoria:

De nombreux temples sont suspectés de posséder des sanatoria (ou sanatoriums), des installations vouées aux soins des personnes malades. Cependant, seules les installations du temple de Dendera nous sont parvenues en bon état. Le sanatorium du temple de Dendera était organisé en une cour centrale dans laquelle des prêtres versaient de l’eau sur des formules magiques (eau destinée à être bue par les malades) et des chambres annexes oû les malades attendaient la bonne grâce de la divinité en question, ici, Hathor.

Les sanatoria étaient construit près de temples de divinités connues pour leur puissance face à la maladie (Hathor est connue pour sa grande bonté), la médecine des sanatoria est donc plutôt passive.

Au temple d’Hatshepsout à Deir el-Bahari, la terrasse fut aménagée, à l’époque ptolémaïque pour recevoir les bons soins d’Imhotep, divinisé à l’époque. La légende raconte qu’une voix dictait les remèdes à employer pour chaque patient.

Le relief des instruments chirurgicaux au temple de Kom Ombo laisse à penser que les temples, et donc les sanatoria, dispensaient également des soins chirugicaux, à l’époque ptolémaïque tout du moins. Les « songes thérapeutiques » faisaient également partie intégrante des remèdes employés, puisqu’ils permettaient, dans la tradition, de questionner directement les dieux sur les remèdes à utiliser.

Apprentissage à la Maison de Vie:

La Maison de Vie (ou « per ankh » ) était une institution typique des temples de l’Egypte ancienne. D’après Bruno Halioua, le passage à la Maison de Vie faisait partie des « études de médecine ». En effet, il semble que ces lieux aient regroupés de nombreux papyrus fort anciens dans lesquels des notions médicinales pouvaient être abordées.

Certains textes laissent penser que les Maisons de Vie renfermaient un véritable département médical où les jeunes médecins pouvaient apprendre, auprès des malades, les gestes de la médecine. Ce département aurait également renfermé une pharmacie où l’on préparait les remèdes si l’on en croit le titre « gardien de la myrrhe de la Maison de Vie », attesté sur un papyrus.

Les spécialistes s’interrogent encore sur l’existence d’un apprentissage clinique dans la Maison de Vie. Une chose est sure : le recopiage de documents dans cette institution a évidemment permis la conservation d’une culture médicinale plurimillénaire dans les temples.

Prêtres-Médecins:

L’association de la médecine avec la prêtrise vient de l’origine même de la maladie chez les égyptiens. Pour eux, la maladie est l’œuvre d’un démon, qu’il faut combattre via des formules magiques. La meilleure façon de les combattre est donc de faire appel à un dieu, ou plusieurs, ce qui explique cette double fonction de prêtre et de médecin. Les médecins pratiquant la religion pour soigner étaient soient sous le clergé de Sekhmet ou de Selket (ou Selkis). En effet, selon la tradition, c’est Sekhmet qui répandait la maladie sur terre… mais qui savait également la soigner. Le clergé de Selket, quand à lui, est lié à la médecine par l’animal de la déesse : un scorpion, représentation du mal qu’il faut détruire. Les prêtres de Sekhmet étaient également capables d’agir en tant que vétérinaires.

Il existe également des Prêtres – Médecins, des prêtres qui, en plus d’être au service d’un dieu, ont suivit des « études » de médecine. C’est le cas pour Qâr, prêtre-médecin de l’Ancien Empire dont la tombe a été récemment découverte à Saqqarah. Cette tombe contenait de nombreux instruments chirurgicaux et également de nombreuses statues de divinités… liées à la médecine, comme Imhotep (considéré comme l’inventeur de la médecine) Hathor, Osiris et également Sekhmet.


Tous ces éléments mettent en évidence le rôle important du temple dans la médecine égyptienne, en plus de son implication économique.



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Le Temple de Deir el Bahari (photo de l'auteur).
Le relief des instruments chirugicaux, Kom Ombo (photo de l'auteur).
Papyrus Ebers, contenant des formules médicinales.

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