La construction des fondations


Une fois le plan du temple défini, il était nécessaire d'assurer les fondations de tous les murs du temple. Ces fondations ont pour objectif d'atteindre la partie géologique la plus stable du sol, c'est pourquoi ces strcutures souterraines sont avant tout tributaires du type de sol géologique : faibles voir absentes sur les plateaux rocheux désertiques, elles sont plus importantes dans la vallée.

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Première étape : creusement de la tranchée de fondations

Dans la vallée, on commençait la mise en place des fondations par le creusement d'une tranchée environ deux fois plus large que la largeur du mur qui devait la surmonter. Théoriquement, et les textes du rituel de fondation nous le rappellent, cette tranchée devait atteindre les eaux de la nappe phréatique (désignées dans les textes comme les eaux du Noun - l'Océan primordial), afin de s'assurer que le sol ne subirait pas des périodes d'alternance entre humidité et sècheresse, nuisibles à la solidité de l'ensemble. En réalité, ce niveau n'a pas été atteint dans beaucoup de constructions : l'expérience avait dû montrer que le reste du processus rendait cette contrainte de profondeur inutile.

Seconde étape : mise en place de murs de soutien en briques

Si le sol dans lequel s'inscrivaient les fondations n'était pas suffisamment solide pour éviter l'effondrement des bords de la tranchée de fondations, on palliait ce défaut à l'aide de murets de briques crues qui avaient pour objectif de retenir les éboulements et d'éviter que de la terre ou du sable ne vienne perturber la zone de fondations. En effet, les étapes suivantes du processus nécessitaient une certaine "propreté" de la zone de construction.

Troisième étape : ajout d'un lit de sable et recherche de l'horizontalité

Afin de garantir la pérennité de la construction à travers les âges, les fondations devaient assurer deux choses : l'horizontalité du bâtiment et empêcher les tassements différentiels (ces derniers ont lieu lorsque les fondations sont plus souples à un endroit qu'à un autre : les murs s'enfoncent alors dans ces fondations plus souples, créant des fissures et éboulements). Le sable était le matériau idéal pour garantir ces deux aspects : il permettait aisément de rectifier sa surface pour s'assurer de l'horizontalité et possède une résistance à la compression suffisamment importante pour limite les tassements différentiels. Il avait en outre l'avantage de ne pas changer de volume en fonction de l'humidité (contrairement à la terre).

Quatrième étape : construction des assises de fondation en pierre

Plusieurs assises de pierre, de largeur décroissante, étaient ensuite construites au-dessus du lit de sable, ce dernier ayant encore l'avantage d'épouser la forme des irrégularités de la première assise. Leur constitution est variable, si elles sont principalement faites de nouveaux blocs, il n'est pas rare qu'elles contiennent bon nombre de blocs de remplois, issus de la destruction de monuments plus anciens (détruits pour laisser place au monument en construction, ou bien à la suite de changements politiques, comme ce fut le cas pour les talatates d'Akhénaton). Une fois la surface du sol atteinte, on pouvait reboucher la tranchée de fondations puis s'atteler à l'édification des murs.

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